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samedi 21 janvier 2012

Généralités


Chaque testicule est constitué par un assemblage de divers éléments: enveloppe conjonctive ou albuginée, tubes séminifères, espaces interstitiels. Le testicule présente une vascularisation et une innervation particulières.

Ces constituants n’ont pas la même valeur physiologique ; en effet, du moins chez l’individu adulte, pubère, le testicule est une glande douée d’une double fonction:

- une fonction exocrine, dont le produit final est représenté par les gamètes mâles ou spermatozoïdes;

- une fonction endocrine, consistant en l’élaboration de diverses hormones testiculaires.

Chaque fonction est assurée par un parenchyme différent : la fonction exocrine par les tubes séminifères, la fonction endocrine par les cellules interstitielles.

L’organisation générale du testicule de l’adulte apparaît de la façon suivante (image 2).


Organisation générale du testicule de l'adulte

(image 2) Organisation générale du testicule de l'adulte

a. L ‘albuginée testiculaire

Le testicule est entouré par une capsule conjonctive ou albuginée. C’est une enveloppe fibreuse inextensible, formée de faisceaux de fibres de collagène ; ces faisceaux sont disposés en plusieurs assises et affectent des directions parallèles ou obliques les uns par rapport aux autres. Quelques fibres musculaires lisses sont incluses dans l’albuginée ; dans le testicule humain, ces fibres, d’abord niées par VILAR (1970), ont été parfaitement observées en microscopie électronique entre autres par LANGFORD et HELLER (1973) et par LEEs0N et COOKSON (1974).

Dans la portion en rapport avec l’épididyme, l’albuginée est épaissie et forme un noyau fibreux: le corps d’Highmore.

Entre la surface de l’albuginée et le corps d’Highmore sont tendues des cloisons radiaires (les septa testis) qui délimitent 200 à 300 lobules testiculaires.

f.. Les tubes séminifères

Chaque lobule contient 2 ou 3 tubes séminifères ou séminipares1 qui s’ouvrent dans un tube droit communiquant avec le rete testis creusé dans le corps d’Highmore. Les tubes séminifères sont au nombre d’un millier environ. Ils mesurent de 30 cm à 1,5 m de long pour un diamètre de 150 à 300 microns. Ils sont entourés par une membrane propre. Ils contiennent les éléments de la lignée germinale et les cellules de Sertoli.

Chez l’Homme, l’ensemble des cellules de la lignée germinale correspond en moyenne à 32 % du volume testiculaire, tandis que le volume relatif des cellules de Sertoli est de 17,4 % (déterminations de ROOSEN-RUNGE, 1956).

y. Les espaces interstitiels

Entre les tubes séminifères, on observe du tissu conjonctif lâche, de nombreux capillaires et de petits amas de cellules interstitielles ou cellules de Leydig.

L’ensemble des cellules de Leydig du testicule humain adulte ne représente

que 3,1 % du volume testiculaire global2.

s. La vascularisation testiculaire

La vascularisation sanguine est assurée par l’artère testiculaire, branche terminale de l’artère spermatique (anastomosée dans le cordon avec les artères déférentielle et funiculaire). L’artère testiculaire se ramifie dans l’albuginée et dans les cloisons radiaires. Ces vaisseaux convergent vers le corps d’Highmore. Du corps d’Highmore partent des branches récurrentes qui se distribuent entre les tubes séminifères dans lesquels elles ne pénètrent pas (cette curieuse organisation est interprétée comme un dispositif préservant la lignée séminale d’éventuelles variations brutales de la pression artérielle).

L’anatomie de l’artère testiculaire revêt chez l’Homme plusieurs caractères particuliers bien précisés par les travaux de HARRISON (1948-1956) :

- c’est ta plus longue et la plus étroite de toutes les artères viscérales;

- c’est une artère presque rectiligne, alors que chez la plupart des Mammifères il s’agit d’un vaisseau plus ou moins sinueux (chez le Bélier et chez divers Marsupiaux, l’artère testiculaire a une longueur considérable et réalise ainsi un véritable «réseau admirable» testiculaire)

- c’est une artère entourée d’un plexus veineux très développé: le plexus pampiniforme, qui joue un rôle important dans la régulation de la température du sang artériel (mécanisme d’échange par «contre-courant »)

- c’est enfin une artère à topographie bilatérale, ce qui explique certains mécanismes physiopathologiques (cf. facteurs de la spermatogénèse.).

La vascularisation lymphatique est assez mal connue. On admet l’existence de réseaux lymphatiques dans l’albuginée et, chez certains Mammifères, de vaisseaux lymphatiques dans le corps d’Highmore, voire dans les cloisons interlobulaires où ils seraient entremêlés avec des capillaires sanguins.

Dans les espaces interstitiels, de nombreux capillaires lymphatiques sont au contact des tubes séminifères.

Ces vaisseaux lymphatiques ont été bien mis en évidence par injection rétrograde de gélatine chez l’homme (HUNDEIKER, 1969) et par microscopie électronique chez divers mammifères (FAWCETT et al., 1969). Dans cm travail ultérieur, FAWcETT et al. (1973) ont montré que ces vaisseaux lymphatiques sont constitués d’un endothélium très fin appliqué étroitement d’un côté à la membrane propre des tubes séminifères et de l’autre au massif des cellules interstitielles.

e. L ‘innervation testiculaire

L’innervation du testicule est assurée par des rameaux du plexus spermatique. Cette innervation est complexe et fait encore l’objet de discussions quant à sa signification fonctionnelle. On a distingué:

- une innervation sensitive locale, sous la forme de fins ramuscules, parfois épaissis à leur extrémité libre;

- une innervation effectrice représentée par des fibres propres à la paroi des tubes séminifères;

- des complexes neuro-épithéliaux, amas de cellules particulières (« cellules sympathicotropes » de Berger) situés dans le corps d’Highmore au voisinage

de filets nerveux3.

Un aspect de l’innervation testiculaire mérite une mention particulière : l’innervation de l’épididyme et l’innervation du parenchyme testiculaire proprement dit semblent indépendantes. «Cette double innervation correspond sans doute à l’évolution du testicule: on peut concevoir qu’au stade d’organogénèse, le testicule est en rapport avec des neurones de la région lombaire, responsables du premier développement, et qu’au cours de sa migration, il contracte de nouveaux rapports nerveux, avec des groupes de cellules nerveuses développées à l’étage de fixation» (COUJARD, 1956).

Sur les plans morphologique et fonctionnel, le testicule peut être subdivisé en testicule exocrine et en testicule endocrine. Nous envisagerons successivement ces deux aspects chez l’adulte (le cas particulier de l’évolution pré-pubertaire du testicule fait l’objet d’un paragraphe spécial (cf. ).



1. Etymologiqueinent, le terme le plus adapté est celui de tube séminipare ; le terme impropre de tube séminifère est cependant consacré par l’usage.

2. Les proportions des principaux constituants cellulaires du testicule varient notablement selon l’espèce : c’est ainsi que chez le Rat, par exemple, les cellules de la lignée germinale représentent 58,8 % du volume global, les cellules de Sertoli 8,4 %, les cellules de Leydig : 1,7 % [valeurs moyennes également établies par ROO5EN-RuNGE (1956)].

3. On a mis en évidence, dans le testicule de l’Homme, des filets nerveux contenant des

catécholamines (détection par microscopie et fluorescence selon les méthodes de Falck et Hillarp : ces fibres forment des plexus autour des ramifications vasculaires ; on a pu

les suivre jusqu’au contact de la membrane propre des tubes séminifères et meme au voisinage des cellules interstitielles (BAUMGARTEN et HOLSTEIN, 1967).